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3 questions à Andrey Tarkovski

Au Grütli ou en ligne, vous aurez le choix pour visionner une sélection de films palpitants, excitants, surprenants et envoutants…

A commencer par le film d’Andreï A. Tarkovski, le mercredi 5 mai à 20h00 : Tarkovski. A Cinema prayer. Avant sa venue, nous lui avons posé 3 questions sur son père, le grand cinéaste, Andrey Tarkovski :

Pour vous, Tarkovski est-il d’abord un père, un poète ou un prophète ?

Pour moi, c’est plutôt un maître. Bien sûr, c’est un poète, un grand artiste, mais j’ai eu la chance d’avoir une figure paternelle qui était aussi un maître. Le vrai maître est celui qui a la capacité de vous ouvrir les yeux pour regarder le monde, pour vous aider à choisir entre le bien et le mal et vous mettre en chemin. Comme les grands poètes, il a un regard sur la réalité beaucoup plus profond, beaucoup plus large. Il a toujours dit qu’on ne pouvait pas faire l’éducation de quelqu’un, qu’il faut seulement montrer. C’est-à-dire donner le goût pour l’art, la littérature, la culture… Pour le reste, c’est à chacun de choisir son chemin !

Quel est pour vous le plus important dans l’héritage poétique et spirituel d’Andreï Tarkovski ?

C’est justement cette capacité de regard. Être à côté de lui, et c’était vrai pour toutes les personnes qui l’ont côtoyé, permettait de découvrir une réalité transfigurée par son discours, son regard, sa passion. Et cette transfiguration de la réalité que l’on voit dans ses films, c’était aussi une des caractéristiques de sa personne. Être à ses côtés, c’était être dans le monde onirique de ses films. Il était capable de voir le spirituel dans les plus modestes manifestations de la réalité. C’est pour cela qu’il est difficile pour moi de le réduire à la case « réalisateur de cinéma ». C’était d’abord un poète, un philosophe, qui s’exprimait à partir des images. Le cinéma était un moyen pour lui d’exprimer ses idées philosophiques et religieuses. C’est pour cela que ses films sont toujours actuels. Découvrir Tarkovski aujourd’hui, c’est comme le découvrir comme il y a trente ans ou cinquante ans, toujours avec la même émotion.

Comment expliquer qu’étant profondément russe, il soit si universel ? Si inscrit dans son temps et en même temps si contemporain ?

Je crois que les questions dont discutent ses films sont des questions universelles. C’est de la condition humaine qu’il s’agit. C’est la question de notre existence : pourquoi sommes-nous là ? Les questions morales, éthiques appartiennent à tous, et pas seulement à une culture déterminée. Mais c’est important qu’il soit russe. Cette idée d’universalité est importante dans la philosophie religieuse russe. De fait, Tarkovski appartient plutôt à la fin du XIXe siècle, au début du XXe s. Ses racines passent par Arseni Tarkovski, qui est le dernier poète de « l’Âge d’argent » (1890-1910). On pense à Berdiaev, Florensky, Soloviev… Il y a aussi chez Tarkovski cette recherche d’une synthèse entre l’art, la philosophie et la religion, ce qui est une idée très russe, celle de l’artiste universel ! Comme tous les grands artistes, il appartient au passé, mais aussi au présent et au futur.

Quelques informations sur les séances: vous pouvez acheter, dès le 23.04, vos places sur le site du Grütli

Restrictions liées au COVID 

Les matinées scolaires et les films prévus dans la salle Henri Langlois (50 places…) sont supprimés pour cause de restrictions liées aux mesures sanitaires. Les films prévus dans la petite salle (Henri Langlois) sont supprimés : The Way et Le Mystère Paul.