La culture, victime expiatoire du virus
Au printemps 2020, de nombreux festivals furent annulés. Pris dans la tourmente des mesures sanitaires, il n’y avait pas d’autre choix et, la larme à l’œil, les responsables de ces événements ont annoncé qu’ils reviendraient l’année prochaine. IL EST UNE FOI n’a pas échappé à la règle.
L’année prochaine c’est maintenant ! A l’heure où j’écris ces lignes, nous ne savons pas réellement si les salles de cinéma seront rouvertes, même avec une jauge réduite. Alors, comme les autres, nous avons mis en place une alternative afin de garantir le bon déroulement de cette 6ème édition.
Vous aurez donc droit, cette année à une édition « mixte ». Nous vous proposons, en effet, d’assister aux films et aux débats au cinéma du Grütli (si cela est possible) et nous proposerons une diffusion dès le lendemain du film, accompagné d’une présentation filmée de l’œuvre et du débat qui a suivi, ainsi que du podcast de celui-ci.
Cette 6ème édition sur le thème de l’ITINERANCES vous permettra de découvrir des films de grands auteurs mais également, des invités qui, nous l’espérons, pourrons venir jusqu’à nous, à commencer par l’ouverture de notre événement, le mercredi 5 mai à 20h00 et la diffusion de « Tarkovsky, a Cinema Prayer », d’Andreï A. Tarkovsky qui viendra nous parler de son père, un des plus importantes cinéastes du 20ème siècle. Gaël Métroz (Sadhu) et Wolfgang Panzer (Broken silence), deux réalisateurs suisses seront également présents pour nous parler de leur film. Nous aurons également le plaisir de discuter avec Alexis Jenni (écrivain, prix Goncourt 2011 – L’art français de la guerre – Gallimard) qui évoquera la nature sauvage américaine au travers de sa biographie consacrée à John Muir, créateur du parc Yosémite et Jacqueline Kelen qui nous parlera d’amour, et notamment celui de Wim Wenders dans « Les ailes du désir ». Boris Wastiau, directeur du MEG vous fera plonger dans les mystères de l’Amazonie avec le film de Ciro Guerra, « L’Étreinte du serpent ». Nous échangerons encore avec le Dr. Alexandre Ahmadi sur le soufisme, Martin Brunner de Missio sur Paul de Tarse ou encore avec l’abbesse Jikô Simone Wolf, et Cécile Tanner qui évoquera son père (Dans la ville blanche).
En clôture, le dimanche soir, pour sortir de la torpeur pandémique, nous rirons ensemble en visionnant la comédie de Coline Serreau, « Saint Jacques La Mecque », en sa présence et accompagnée par l’abbé Pascal Desthieux, vicaire épiscopal.
En salle, ou en digital, en présentiel ou en ligne, le cinéma continuera à questionner notre monde ; un monde qui veut ouvrir à nouveau les portes qui nous permettront d’être ensemble, proches et à l’écoute ; cette proximité qui nous a tant manqué depuis plus d’un an.
Pour visionner les films chez vous : www.filmingo.ch/ilestunefoi à partir du 5 mai 2021
ELLE est une foi !
11 invitées pour les débats, 1 seul homme, la 5è édition des Rendez-vous cinéma d’IL EST UNE FOI, se décline au féminin :
Traversé par l’ouragan «#metoo » et « #balancetonporc », liés au scandale Weinstein, le monde s’est soudain interrogé sur la place des femmes, le « sexe supposé fort » sur sa relation avec le « sexe supposé faible » à la lumière d’une position dominante qui déclenche encore abus et maltraitances, réduisant le corps de la femme à un terrain de jeu, source de plaisir contraint, forcé ; d’autres ont continué de harceler et dominer, et désormais, ces vices et sévices sont livré à la presse, aux réseaux sociaux et aux tribunaux. Juste retour des choses que ce silence larvé soit enfin levé. Car en effet, cet événement sans précédent a souvent permis de libérer la parole.
Le combat des femmes pour une reconnaissance à de nombreux niveaux ne date pas d’hier. Les femmes sont nombreuses à avoir fait avancer leur cause face à une crédulité masculine trop souvent doublée de mépris. Il est navrant de constater que l’égalité entre homme et femme doit encore être cherchée, provoquée et voulue, légiférée, alors qu’elle devrait être naturelle depuis fort longtemps !
Au sein du comité d’IL EST UNE FOI nous avons opéré le choix radical d’une édition rédigée au féminin, avec l’âme (la transcendance ?) féminine comme incontournable muse de notre programmation. C’est donc le point de vue féminin qui sera au centre de cette 5ème édition afin de laisser la place à Leur vécu, Leur expérience, Leur spiritualité. Nous souhaitons mettre en lumière le cheminement spirituel des femmes, leur combat et leur engagement et ce, en privilégiant les films de qualité, (si possible réalisés par des femmes, et en veillant à une variété de croyances et de styles cinématographiques.
Nous vous proposons ainsi quelques magnifiques portraits de femmes : Europa ‘51, de Rossellini qui met en scène une Ingrid Bergman mondaine et spirituelle qui s’ouvrira aux autres après la mort de son fils; l’ancien rédacteur en chef des Cahiers du cinéma nous parlera du grand réalisateur italien, puis évoquer, Bruno Dumont, pour son film étonnant : Jeannette. Thérèse, d’Alain Cavalier qui raconte le parcours d’une sœur dans la discipline du Carmel ; encore une figure féminine historique avec le Procès de Jeanne d’Arc de Bresson, qui nous permettra d’accueillir, pour le débat, Mylène Bresson, épouse du réalisateur disparu en 1999. Incendies de Denis Villeneuve nous permettra d’interroger la résistante libanaise, Soha Bechara (un événement à ne pas manquer). Mêlant thriller et spiritualité, Dakini nous plonge dans une enquête fascinante à la recherche d’une nonne bouddhiste, dans les paysages envoûtants et les monastères du Bhoutan. C’est Agathe Chevalier, bouddhiste qui nous en parlera. A ce titre, l’Asie sera représentée dans nos Rendez-vous cinéma avec, également, La Forêt de Mogari (Japon) et Secret sunshine (Corée du sud). La théologienne et auteur Elisabeth Parmentier viendra nous parler de Marie Madeleine (Garth Davies) et les rédactrices en cheffe des revues Choisir, Lucienne Bittar et Etudes (Paris), Nathalie Sarthous-Lajus, évoqueront le cheminement d’une femme en quête d’identité dans la Pologne de l’après-guerre avec le magnifique film de Pawel Pawlikovski, Ida. Les sorcières seront également à l’honneur, C’est l’historienne des religions et spécialistes de guérisseuses, Magali Jenny qui en parlera après la diffusion de Jour de colère de Carl Dreyer.
Vous l’aurez constaté, seules les femmes (ou presque !) sont conviées cette année à s’exprimer sur les films que nous programmons et cela me réjouit.
Geoffroy de Clavière
Délégué général
Retour sur l'édition 2018 : Apocalypses
Dix-huit ans après le passage à l’an 2000, IL EST UNE FOI s’attaque à un sujet qui continue à sous-tendre l’actualité à bas bruit: les apocalypses. La 4e édition des Rendez-vous cinéma de l’ECR se penche ainsi sur un volet fondamental de la Bible, dont les résonnances au sein de notre monde actuel sont indéniables. Vers quel avenir nous dirigeons nous ? Que faisons-nous de notre planète ? Allons-nous risquer oblitérer notre monde en créant des bombes toujours plus sophistiquées ?
Contrairement à son utilisation usuelle, l’apocalypse n’est pas synonyme de fin du monde. En grec, « apokalypsis » signifie révélation, dévoilement. Ce qui doit être découvert se situe dans des futurs possibles, et le présent en contient les germes. Dans le livre de l’Apocalypse, Saint Jean prophétise un combat entre le bien et le mal, dont l’issue mettra fin à l’ère actuelle et dont les signes annonciateurs se trouvent dans un livre scellé par 7 sceaux. La vision biblique de l’apocalypse contient ainsi l’idée d’un décodage, de messages cachés, de prophéties, mais aussi celles d’une punition (divine ou non) et de changement.
Les films d’IL EST UNE FOI illustrent ces différentes notions et explorent les diverses menaces apocalyptiques auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui. La guerre occupe une place principale; dans les exactions et dérives du combat (Apocalypse Now, Requiem pour un massacre) ou dans ses répercussions sur la société et l’humain (Les Harmonies Werckmeister, Le Sacrifice). Un sujet explosif voire atomique qui peut être prétexte à rire comme le démontre la comédie Dr Folamour, dans laquelle le grandiose Peter Sellers interprète trois rôles différents.
Une autre préoccupation actuelle primordiale est la question écologique. Le magnifique Nausicaä de Hayao Miyazaki, ainsi que la conférence de l’écologiste spirituel Michel Maxime Egger après la projection du mythique Soleil vert sont les incontournables de cette thématique.
IL EST UNE FOI examine aussi comment la menace apocalyptique peut se traduire à l’échelle sociale ou individuelle : le poignant Pluie noire expose l’impossibilité des survivants à continuer à vivre selon les anciens codes dans l’après Hiroshima, alors que La Semence de l’homme préconise de s’atteler à repeupler le monde. 4:44, Melancholia et Les Derniers jours du monde égrènent les heures finales du point de vue de l’individu face à la disparition imminente de toute existence ; ce dernier film sera suivi par une discussion avec les réalisateurs, les frères Larrieu, en compagnie de Dominique Noguez, l’auteur du livre éponyme dont le film est tiré .
Finalement, la vision biblique de l’Apocalypse est magnifiquement allégorisée dans le grand classique d’Ingmar Bergman, Le Septième sceau, dont les clés seront partagées par le philosophe Philippe Sers. Tout aussi prophétique, le mystérieux La Dernière vague met en scène la vision aborigène de la fin des temps, apportant encore un autre éclairage à un récit qui traverse l’humain au-delà des pays, des cultures, et des religions, que décortiqueront pour nous Youri Volokhine et Roberta Colombo du MEG.
Cinq jours, 20 films, et 13 intervenants pour mettre en lumière les comportements, croyances, et conséquences possibles des actions humaines face à la fin de leur univers. Au fil de la programmation, de la variété des cataclysmes et des réactions représentées, l’apocalypse se révèle une métaphore de l’existence, faite d’une succession de fins et de recommencements. Qui contient en elle le germe de la renaissance, de l’espoir et du renouveau.
Bertrand Bacqué & Briana Berg, directeur artistique et co-responsable de la programmation
Dans la presse
Cath.ch
Echo Mag
Le Courrier
Choisir
Tribune de Genève
Le Courrier
Retour sur l'édition 2017 : Origines
En proposant au public genevois un voyage vers les origines de nos croyances, c’est, paradoxalement, un bond en avant auquel nous vous invitons. Ce voyage dans le temps vers les origines de la foi nous permettra en effet, à la lumière de films très divers, réalisés aussi bien par des croyants que par des agnostiques, des chrétiens, des juifs ou des musulmans, à la lumière d’un discours moderne sur les textes anciens, d’apporter un peu de sérénité, un peu de clarté justement dans un débat permanent et qui bouscule le quotidien de nos sociétés, celui qui concerne la religion, la foi et le doute qui en est l’indissociable compagnon.
La programmation de cette 3e édition a d’ailleurs fait l’objet de discussions serrées autour de quelques films qui auraient pu y tenir leur place. Démonstration, s’il était nécessaire des enjeux à la fois théologiques, spirituels et esthétiques qui animent un comité dont je remercie les membres de s’engager dans cette aventure désormais régulière et passionnante qui permet à l’Église de vous emmener au cinéma.
La spécificité de notre projet ne réside pas seulement dans la diffusion de films mais également (et surtout) dans les débats qui les suivent et, je l’espère, qui sauront jouer ce rôle de pédagogie, d’échange et de dialogue sur des sujets qui nous concernent tous. À l’heure où les tensions communautaires et identitaires sont exacerbées, à l’heure où la RTS avait décidé de supprimer les émissions religieuses de sa grille de programme (et fait marche arrière depuis…), il est crucial, non pas de taire ce qui touche à la foi, au nom d’une sacrosainte laïcité devenue obsessionnelle, mais au contraire d’aborder le sujet de la foi, de toutes les « foi », afin que jamais, l’ignorance ne puisse triompher !
On a parlé de nous
Retour sur l'édition 2016 : Trouble
La deuxième édition des Rendez-vous Cinéma IL EST UNE FOI s’est achevée avec succès, pour le plus grand plaisir d’un public nombreux qui a suivi le programme officiel, participé aux rencontres organisées avec les invités, ainsi qu’aux débats, qui se sont déroulés dans un cadre d’une exceptionnelle attention et curiosité.
Pour rappel, IL EST UNE FOI a présenté 15 films, 8 débats et 1 série. Cette année, environ 1’700 personnes ont participé aux projections, débats et autres évènements de la manifestation. Nous tenons à remercier particulièrement les intervenants qui auront beaucoup contribué à la qualité de cette édition : Eugène Green, Jean-Pierre Améris, Yves Bernanos, Jean-Luc Bideau, Edoardo Falcone, Esther Mamarbachi, Jihad Youssef, Roberto Simona, Lama Aleid, Jean-Louis de la Vaissière, Pierre Emonet, Charles-Hubert de Brantes, Eugène, Mgr Alain de Raemy, et Nicolas Glasson.
La richesse des échanges provoqués par les films de la programmation au cours de cette semaine, ne fait que confirmer l’importance de reconduire un tel évènement l’année prochaine, en intégrant vos précieux avis et remarques.
D’ici là, veuillez recevoir nos chaleureux remerciements pour votre intérêt et votre collaboration à l’aventure IL EST UNE FOI ! L’équipe des Rendez-vous Cinémas de L’ECR.
« Il est réjouissant de constater que le public a répondu présent à cette deuxième édition, en assistant parfois à des films difficiles comme la Sapienza d’Eugène Green ou Le journal d’un curé de campagne de Robert Bresson. C’est encourageant pour la suite car cela ouvre des perspectives en termes de programmation future. » Geoffroy de Clavière, délégué général
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