Dans un bâtiment administratif ou scolaire d'aspect démodé situé dans les limbes, une vingtaine de récents défunts sont invités à raconter leur plus beau souvenir afin que celui-ci soit filmé...
Dans un bâtiment administratif ou scolaire d'aspect démodé situé dans les limbes, une vingtaine de récents défunts sont invités à raconter leur plus beau souvenir afin que celui-ci soit filmé. Certains ont vite choisi, d'autres hésitent, mais l'affaire doit être bouclée en une semaine. En effet, ce n'est qu'ainsi qu'ils pourront franchir les portes de l'éternité, lors d'une projection de ce souvenir recréé. Confronté à Watanabe, un vieil homme lié à son propre passé, le «conseiller» Takashi, membre du personnel, va être amené à reconsidérer sa relation à sa jeune collègue Shiori ainsi que sa propre situation dans l'au-delà.
Merveille trop peu remarquée à l'époque de sa sortie, After Life semble avoir fait son chemin dans la mémoire collective, au point d'inspirer récemment un pièce créée à Londres. C'est pourtant une affaire parfaitement cinématographique, Hirokazu Kore-eda y mêlant finement documentaire (de vraies interviews non scénarisées) et mise an abyme (une réflexion sur le cinéma lui-même) dans la plus audacieuse des fictions (le fonctionnement d'une station intermédiaire vers l'au-delà). Le résultat est un film d'une grande douceur, à l'image de toute l'œuvre du cinéaste, mais avec une dimension spéculative qui intrigue autant qu'elle séduit. Hors de tout cadre religieux, le Japonais s'y interroge sur le bonheur terrestre, solitaire ou partagé, mais toujours fugitif, et notre tendance à vouloir le fixer en le mettant en scène.