Le film débute en 1984 lorsque Bruno Manser découvre la jungle de Bornéo en Malaisie après avoir vécu dix ans en solitaire dans les montagnes grisonnes. Sa rencontre avec les chasseurs-cueilleurs Penan change sa vie...
Le film débute en 1984 lorsque Bruno Manser découvre la jungle de Bornéo en Malaisie après avoir vécu dix ans en solitaire dans les montagnes grisonnes. Sa rencontre avec les chasseurs-cueilleurs Penan change sa vie. Il devient l’un des leurs. Lorsque leur existence est menacée par la déforestation, Manser se lance dans la lutte contre la destruction de la forêt tropicale. Artisan de la résistance contre l’industrie du bois sans scrupule, il attire l'attention des médias et se fait des ennemis puissants : sa tête est mise à prix pour 50'000 dollars, mort ou vif.
Il quitte alors le pays pour poursuivre son combat depuis la Suisse. Le jeune homme mène diverses actions pour mobiliser les médias internationaux et entame une grève de la faim devant le Palais fédéral en 1993. Le Parlement décidera d'interdire l'importation de bois issu de coupes illégales seulement vingt-six ans plus tard. Bruno Manser disparaît en 2000 lors de son dernier voyage sur l’ile de Bornéo. Il est présumé mort depuis 2006.
Avec une gestation de dix ans et un budget de six millions de francs, ce film fait partie des œuvres helvétiques les plus chères jamais portées à l’écran. Il est tourné dans une jungle d’Indonésie en 77 jours dans des conditions météo extrêmes. Les images sont sublimes. La moiteur est presque palpable. Le réalisateur prend quelques libertés comme une romance avec une jeune Penan que Manser a beaucoup dessinée dans ses carnets, mais dont on ne sait rien. Les acteurs Penan donnent une caution réaliste convaincante. De sa mise en scène sobre et élégante à l’enveloppante musique de Gabriel Yared, le film relaie le cri déchirant de la forêt tropicale. Manser y incarne une figure quasi christique défendant un paradis en voie de disparition. Malgré les soupçons d’assassinat, sa mort plus que probable demeure un mystère. Vingt ans après sa disparition, plus de 80% de la forêt a déjà été détruite.