Irène Girard, épouse d’un industriel américain installé
à Rome, mène une existence mondaine jusqu’au jour
où son fils de douze ans se suicide. Elle décide alors
de changer de vie et d’être à l’écoute des autres
pour accomplir ce qu’elle a manqué auprès de son
fils.
PRIX INTERNATIONAL DU FESTIVAL DE VENISE 1952
Irène Girard, épouse d’un industriel américain installé à Rome, mène une existence mondaine jusqu’au jour où son fils de douze ans se suicide. Elle décide alors de changer de vie et d’être à l’écoute des autres pour accomplir ce qu’elle a manqué auprès de son fils. Un ami, Andrea, journaliste communiste, la met en contact avec la misère. Son entourage croit à une passade. Elle s’occupe de la famille Galli, puis d’une pittoresque mère célibataire de six enfants, à qui elle trouve du travail dans une usine. Les siens l’imaginent amoureuse d’Andrea. Mais sa prise de conscience est spirituelle : elle conteste les thèses politiques de son
ami journaliste. Quand elle en arrive à protéger un jeune voyou, c’en est trop : son mari et un avocat la placent en hôpital psychiatrique…
Inspiré par François d’Assise, auquel Rossellini vient de consacrer Francesco giullare di Dio (1950), et par la philosophe Simone Weil (1909-1943) qui s’était intéressée à la condition ouvrière et qui a connu un véritablement parcours spirituel en dehors des cadres institutionnels, Europe 51 se veut une réflexion sur la situation de l’Europe au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, prise entre conservatisme de droite et réformisme de gauche. Suite au suicide de son fils Michel, Irène quitte le confort de sa vie mondaine, traverse les filtres idéologiques de son temps et rejoint les plus humbles, ouvriers, prostitués et aliénés. De fait, Europe 51 décrit un véritable chemin de sainteté comme le manifeste l’image finale du film.