Après avoir passé la frontière clandestinement en plein hiver, Fortuna, jeune Ethiopienne de 14 ans, est accueillie avec d’autres réfugiés dans un hospice suisse à plus de 2000 mètres d’altitude. Une communauté de religieux catholiques dirigée par frère Jean les héberge en attendant que leur sort soit régularisé par les autorités...
OURS DE CRISTAL & GRAND PRIX DU JURY
INTERNATIONAL BERLINALE 2018
Après avoir passé la frontière clandestinement en plein hiver, Fortuna, jeune Ethiopienne de 14 ans, est accueillie avec d’autres réfugiés dans un hospice suisse à plus de 2000 mètres d’altitude. Une communauté de religieux catholiques dirigée par frère Jean les héberge en attendant que leur sort soit régularisé par les autorités. Fortuna rencontre Kabir, un Africain dont elle tombe éperdument amoureuse. Leur relation se construit à l’abri des regards jusqu’au jour où Kabir disparaît, laissant Fortuna enceinte. Que faire ? Frère Jean et Monsieur Blanchet s’affrontent à ce sujet, mais c’est à Fortuna que reviendra le dernier mot...
Parmi la multitude de films qui abordent actuellement la question lancinante des migrants, Fortuna est à marquer d’une pierre blanche comme un des rares (avec Jupiter’s Moon du Hongrois Kornel Mundruczo) à prendre de la hauteur. Hauteur géographique, bien sûr, mais surtout formelle et philosophique, voire spirituelle. Certes, Des Hommes et des dieux (Xavier Beauvois) et Ida (Pawel Pawlikowski) ne sont pas loin, et pourtant l’art de Germinal Roaux ne saurait se réduire à une imitation. Il y a là une humanité sincère, une économie de moyens et une puissance expressive digne des plus grands. Il faudra le temps, mais on prend les paris : Fortuna finira par s’imposer comme une des réussites les plus significatives du cinéma suisse, au même titre que L’Âme soeur de Fredi M. Murer ou Les Petites fugues d’Yves Yersin.