Inviolata, un hameau quelque part en Italie, resté à l’écart du monde et de la modernité. Là, vit un groupe de paysans pauvres, ignorants et asservis par une marquise sans scrupule. Parmi eux, un jeune homme doux et bon, Lazzaro, que tous exploitent à leur tour...
Inviolata, un hameau quelque part en Italie, resté à l’écart du monde et de la modernité. Là, vit un groupe de paysans pauvres, ignorants et asservis par une marquise sans scrupule. Parmi eux, un jeune homme doux et bon, Lazzaro, que tous exploitent à leur tour. A la suite d'un faux enlèvement organisé par le propre fils de la marquise, la police met un jour fin à cet état d’esclavage, permettant à tous de gagner la grande ville voisine. Tous, sauf Lazzaro, retardé par un accident miraculeux. Il finira quand même par retrouver une partie des siens cantonnés dans un bidonville, se livrant à des larcins pour survivre.
Heureux comme Lazzaro propose une fable poétique et sociale, comme en avait le secret le néoréalisme de Vittorio De Sica (Miracle à Milan, 1951) ou de Pier Paolo Pasolini (Des Oiseaux petits et grands, 1966). Comme son titre l’indique, tout tourne autour de Lazzaro, un jeune homme naïf, un idiot au sens de Dostoïevski, un innocent qui révèle sans le vouloir la violence des puissants. De fait, le film se divise en deux parties : la première représente une forme de Moyen-Âge spirituel et se centre autour d'Inviolata, une propriété dans laquelle des paysans sont exploités sans vergogne par la marquise Alfonsina De Luna. A son tour, Lazzoro est exploité par toutes et par tous. Vingt ans passent et Lazzaro se retrouve dans la grande ville : là aussi l’exploitation règne sans partage et seule Antonia reconnait la sainteté de Lazzaro. Nous sommes dans une forme de Moyen Âge matérialiste. Seule la pureté de l’innocence illumine un monde livré aux ténèbres : c’est la béatitude des pauvres.