A Londres au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'écrivain Maurice Bendrix rencontre par hasard son ami diplomate Henry Miles, qu'il n'avait plus vu depuis deux ans...
A Londres au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'écrivain Maurice Bendrix rencontre par hasard son ami diplomate Henry Miles, qu'il n'avait plus vu depuis deux ans. Celui-ci a épousé Sarah, qui fut la maîtresse de Bendrix avant la guerre mais qui l'abandonna sous les bombardements, sans explication.
Comment cette nature passionnée a-t-elle pu se résoudre à une vie aussi rangée ? En aime-t-elle un autre ? Rongé par la curiosité après l'avoir haïe, Maurice décide d'engager un détective privé. Au terme de son enquête, celui-ci lui remet le journal intime de Sarah. Où il apparaît que Bendrix s'est mépris sur leur rupture, résultat d'une prière…
Déjà porté à l'écran avec talent par Edward Dmytryk (avec Deborah Kerr, Van Johnson et Peter Cushing), le roman de Graham Greene The End of the Affair (1951) a fait l'objet d'une relecture toute aussi réussie quatre décennies plus tard. Irlandais pourtant peu catholique, Neil Jordan s'y retrouve totalement en phase avec l'écrivain anglais, catholique tiraillé par le doute. Un basculement du point de vue suite à la révélation du journal de Sarah permet au cinéaste de sortir le grand jeu. Lorsque les scènes-clés se trouvent soudain rejouées, avec une formidable précision de mise en scène, l'effet est imparable : le cinéaste atteint cette conjonction rare entre émotion esthétique, intellectuelle et mélodramatique qui propulse le film sur un plan mystique, jusqu'à nous faire envisager la possibilité d'improbables miracles.