Machiko travaille depuis peu comme aide-soignante dans une petite maison de retraite. Elle a récemment perdu son enfant dans un accident et en est tenue responsable par son mari. Un des pensionnaires de la maison...
GRAND PRIX DU FESTIVAL DE CANNES 2007
Machiko travaille depuis peu comme aide-soignante dans une petite maison de retraite. Elle a récemment perdu son enfant dans un accident et en est tenue responsable par son mari. Un des pensionnaires de la maison, Shigeki, est veuf depuis 33 ans et atteint de démence sénile. Il pleure toujours son épouse Mako et continue à communiquer avec elle. Pour l’anniversaire de Shigeki, Machiko et lui partent en excursion, mais lorsque la voiture tombe en panne, Shigeki s’enfonce dans la forêt voisine. Machiko le suit et va être confrontée non seulement à la puissance de la nature mais aussi à ses propres sentiments refoulés.
A la maison de retraite, un moine bouddhiste répond ainsi à la question « Comment savoir qu’on est vivant ? » – « 1. On mange 2. On se sent vivre et on comprend le sens et le but de sa vie. » Et il propose à Machiko, fraîchement arrivée, de prendre la main de Shigeki, afin que tous deux ressentent la sensation de vivre. C’est une scène d’une infinie douceur, scènes dont Naomi Kawase a le secret. Mais c’est la nature, cette pluie purificatrice dans la forêt, qui va amener les deux humains à libérer leurs émotions enfouies et leur permettre de vivre la fin d’un deuil (le sens du mot « mogari »). La frontière entre le monde de la matière et celui des esprits, entre la philosophie bouddhique et l’animisme shintô, est floue… Un bel exemple de sensibilité à la fois japonaise et féminine.