A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, un régiment de l’Armée impériale japonaise en déroute en Birmanie est fait prisonnier par les Britanniques. Ce régiment est aussi une troupe de musiciens, dont le chant permet de se rendre sans violence et de trouver une fraternité avec l’ennemi...
A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, un régiment de l’Armée impériale japonaise en déroute en Birmanie est fait prisonnier par les Britanniques. Ce régiment est aussi une troupe de musiciens, dont le chant permet de se rendre sans violence et de trouver une fraternité avec l’ennemi. Séparé des autres pendant une mission pacifiste qui tourne mal et laissé pour mort, le soldat et joueur de harpe birmane Mizushima endosse l’habit bouddhiste pour se cacher. Mais, rapidement, l’habit fait le moine, remettant en cause son parcours de soldat et l’emmenant sur un vrai chemin spirituel.
L’absurdité de la guerre est l’un des thèmes majeurs d’Ichikawa, qui fut profondément affecté par les bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. Le récit, adapté d'un roman publié en 1947, s’inspire de l'histoire authentique d'un soldat japonais. Dans un noir et blanc très doux, Ichiwaka aborde la beauté et l’amour qui réunit les hommes dans ce contexte de déchirement absolu qu’est la guerre. Et ce, dans une culture qui jusque-là préférait la mort au déshonneur. Il trace le parcours d’un être appelé à la spiritualité, et le fait que ce soit en Birmanie, pays de Bouddha, favorise peut-être un tel cheminement de foi. Le récit est rapporté par un soldat de la troupe, témoin privilégié, créant la distanciation d’un souvenir ou d’un rêve. Les personnages ne sont pour la plupart qu’esquissés ; l’emphase est mise sur leurs actions qui se répercutent en une grande roue karmique, avec en son centre ce parcours singulier d'une âme illuminée par la compassion.
