Ce thriller haletant s’ouvre violemment : des migrants tentant de pénétrer illégalement en Hongrie sont traqués comme des animaux...
Ce thriller haletant s’ouvre violemment : des migrants tentant de pénétrer illégalement en Hongrie sont traqués comme des animaux. L’un d’eux, Aryan venu de Syrie, n’a pas de chance : il est froidement abattu mais un miracle se produit.
Quelques gouttes de sang s’échappent de son corps et montent au ciel, défiant la gravité. Aryan ne meurt pas et possède dorénavant le pouvoir de léviter. Son protecteur, l’équivoque Dr Stern, l’introduit dans un monde semé d’embuches et de contradictions. Aryan apporte un mieux-être existentiel aux personnes en quête de transcendance qui croisent son chemin. Mais cet ange est aussi exterminateur…
Le titre du film fait référence à Europe, l’une des lunes de Jupiter. Est-ce de la Science-Fiction ? Pas vraiment. Est-ce un film politique ? Pas non plus. Le réalisateur nous plonge en pleine crise migratoire syrienne dans une Budapest anxiogène où il introduit avec brio une savante dose de fantastique aux accents messianiques. Certaines scènes restent durablement en mémoire tellement elles sont frappantes comme celle de la chambre sans-dessus-dessous. Aryan, le réfugié miraculé qui subit l’histoire et son état sans vraiment comprendre ce qui lui arrive, revêt une dimension quasi christique. La figure du migrant nous rappelle que derrière le drame des statistiques se cache souvent des odyssées humaines et individuelles qui en font aussi des personnages dignes d’Homère.