Une femme de la ville qui passe ses vacances dans un petit village séduit par désœuvrement un paysan et finit par le convaincre de tuer son épouse...
Une femme de la ville qui passe ses vacances dans un petit village séduit par désœuvrement un paysan et finit par le convaincre de tuer son épouse. Sur le point de noyer celle-ci dans le lac, l'homme ne parvient pas à s'y résoudre et sa femme effrayée s'enfuit, grimpant dans un tramway qui passe. Il la rattrape et le tram les amène à la ville. Le mari repentant implore le pardon de sa femme, qui refuse avant de se raviser lorsqu'ils assistent à des fiançailles dans une église. Fascinés par cette atmosphère urbaine inconnue, ils se retrouvent et leur amour renaît. Mais au retour par bateau, une tempête remet tout en question...
Qualifié un jour par François Truffaut de « plus beau film du monde », L'Aurore représente vraiment l'art du muet à son apogée. Il faudra ensuite plus d'une décennie au cinéma parlant pour récupérer un niveau comparable d'expressivité visuelle, sans jamais retrouver une forme de poésie à jamais perdue. C'est devant un tel film, vu en salle restauré avec accompagnement musical, qu'on se rend compte de la durabilité de cet art aujourd'hui centenaire. L'Aurore n'a pas vieilli, il se situe ailleurs, hors du temps et de l'espace. Et l'histoire d'origine lituanienne que Murnau a déjà retransposée à l'époque est universelle : un homme tiraillé entre l'amour et le désir, un couple de la campagne passant de sa vie simple de labeur aux plaisirs grisants de la grande ville et retour, en ressort grandi par les expériences et les épreuves traversées. Dans une mise en scène aussi fantas(ma)tique que celle de l'homosexuel Murnau, c'est en effet beau à pleurer.