Une jeune bergère (Anna Magnani) trouve sur sa route un vagabond (Federico Fellini) qu’elle prend pour Saint Joseph...
Une jeune bergère (Anna Magnani) trouve sur sa route un vagabond (Federico Fellini) qu’elle prend pour Saint Joseph. Après avoir abusé d’elle au cours de la nuit, le vagabond s’en va. Quelques mois plus tard, réalisant qu’elle est enceinte, elle reste persuadée qu’il s’agit là d’un pur miracle. Le village dont elle est originaire la prend pour cible et lui fait subir un véritable calvaire…
L’amore, et sa seconde partie Il miracolo, est en quelque sorte le cadeau d’adieu de Roberto Rossellini à Anna Magnani dont la relation était passionnelle et volontiers orageuse. On y retrouve tout ce qui fait la spiritualité de Roberto Rossellini ainsi que l’ironie de Federico Fellini, son jeune scénariste. D’un côté un réalisme cru, mais toujours transcendé par une présence de la nature enchanteresse qui fera bientôt le sel des Onze Fioretti de François d’Assise (Francesco, giullare du Dio, 1950). De l’autre une parabole qui tutoie le fantastique. Car la bergère, Nannina, simple d’esprit, vit un véritable chemin de croix qui l’amène de la déréliction, du rejet de tous, à la célébration de la vie, la naissance de son enfant dans une grotte, parcours qui est le vrai miracle du film. De fait, Il miracolo n’est pas sans évoquer la Passion du Christ, avec ce qu’elle contient de chute et de salut, d’abaissement et d’élévation.
