Will est un vétéran de la guerre d’Irak qui souffre de stress post-traumatique. Avec Tom, sa fille de 13 ans, il campe clandestinement dans une forêt proche de Seattle dans l’Oregon, cherchant à s’isoler et à couper avec la société – celle des hommes et celle de la consommation...
Will est un vétéran de la guerre d’Irak qui souffre de stress post-traumatique. Avec Tom, sa fille de 13 ans, il campe clandestinement dans une forêt proche de Seattle dans l’Oregon, cherchant à s’isoler et à couper avec la société – celle des hommes et celle de consommation.
Mais un jour, une personne bien intentionnée les dénonce ; dans le pays auto-proclamé de la liberté, l’État veut à tout prix les réintégrer dans le système, même si Tom montre un niveau d’éducation supérieur à son âge et qu’elle semble heureuse dans la vie qu’elle a toujours connue. Petit à petit, elle découvre une vie plus insouciante, dans laquelle elle pourrait être une simple adolescente comme les autres. Mais son père dépérit dans ce carcan social…
Avec une économie du discours, laissant la part belle sans l’idéaliser à une nature grandiose dans laquelle les humains se fondent, Leave No Trace nous emmène dans l’envers du décor, des rebelles et des déshérités du rêve américain. Comment faire face au retour de la guerre, avec pour seule proposition la prise de médicaments ? Où vivre lorsque l’on cherche une alternative au rêve capitaliste ? Et surtout, qu’advient-il des enfants qui grandissent en marge de la société, portant des parents n’arrivant plus à faire face ? Granik choisit de présenter son récit à travers les yeux de Tom, si jeune et si responsabilisée déjà, sans esquiver la complexité des enjeux présents. Nature ou civilisation, le film montre qu’aucun mode de vie n’est juste ou faux : il y a une myriade de possibles, et chacun doit faire ce choix pour lui-même.