Christine a passé la majorité de sa vie en chaise roulante. Agnostique, elle se rend à Lourdes sans d’autre attente que de voyager et se retrouve dans un groupe encadré par des membres de chevaliers de l’ordre de Malte...
PRIX FIPRESCI ET PRIX DU JURY SIGNIS DE LA MOSTRA DE VENISE 2009
PRIX DE L’ACTRICE EUROPEENNE DE L’ANNEE (2010) pour Sylvie Testud
Christine a passé la majorité de sa vie en chaise roulante. Agnostique, elle se rend à Lourdes sans d’autre attente que de voyager et se retrouve dans un groupe encadré par des membres de chevaliers de l’ordre de Malte. Contre toute attente elle va retrouver sa mobilité, va pouvoir marcher et même danser. Ce miracle crée des remous en elle et autour d’elle, surtout parmi celles et ceux dont les prières n’ont pas été exaucées.
C’est avec une grande acuité que la réalisatrice traque les moindres failles et excès du « l’univers Lourdes ». La plongée dans ce film pourrait être comparée à l’entrée dans un hôpital : on y est confronté à la maladie et à la souffrance, on peut sentir l’odeur de la douleur physique et morale, croiser dans les regards des patients et de leurs proches, la peur, la fatigue comme le désir de guérison. Sylvie Testud jouant le rôle d’une femme tétraplégique fascine par l’intensité de son jeu et prend les spectateurs par la main pour les faire entrer dans la complexité même de l’histoire d’un miracle. Rien n’est simple dans ce récit, ni le pourquoi de la maladie ni celui de la santé recouvrée. Rien n’est pur non plus, ni les intentions profondes des personnages, ni l’amour, ni la foi. Même après la guérison miraculeuse, la vulnérabilité demeure, comme s’il n’y avait pas de remède au tragique de la condition humaine. Ce voyage à Lourdes, véritable traversée de cœurs humains qui se débattent avec leurs douleurs et leurs désirs, ne peut laisser indifférent.