D'un côté, le désert qui grignote la terre, la saison sèche qui n'en finit plus, l'eau qui manque. De l'autre côté, la guerre qui menace. Dans ce village du Sahel pris en étau, la majorité des habitants choisit dès lors de partir en direction du Sud...
D'un côté, le désert qui grignote la terre, la saison sèche qui n'en finit plus, l'eau qui manque. De l'autre côté, la guerre qui menace. Dans ce village du Sahel pris en étau, la majorité des habitants choisit dès lors de partir en direction du Sud. Rare lettré, Rahne décide lui de partir vers l'Est avec sa femme Mouna et leurs trois enfants, plus quelques chèvres et berbis, sans oublier le dromadaire Chamelle. Leur périple vers un improbable ailleurs plus accueillant ne tardera pas à se transformer en une terrible odyssée.
C'est un scénario banal pour des millions d'humains. Et pourtant, quel film a su raconter le désespoir qui pousse sur les chemins de l'exode, les dangers du voyage et le déchirement de la séparation? Portant à l'écran le roman Chamelle de Marc Durin-Valois, Marion Hänsel s'y essaie, sans Blancs alibi, sans suspense improbable ni pathos aucun. Seules les conventions de la langue et de la musique rappellent qu'il s'agit d'une fiction. Ce que la cinéaste y perd en attraits spectaculaires, elle le gagne en crédibilité. En filmant toujours à hauteur d'homme, elle parvient à susciter l'identification avec ces déshérités. Ajoutez un sens exacerbé du paysage, superbement hostile, une dédramatisation des confrontations avec la mort, presque banale dans ce contexte, et vous obtenez un film unique. Un film d'apparence aride, mais en fait généreux et bouleversant, pour tous ceux qui croient encore aux vertus de l'empathie.
