Une évocation de Franz Jägerstätter, objecteur de conscience catholique autrichien durant la Seconde Guerre mondiale, reconnu comme martyr et béatifié en 2007 par le Pape Benoît XVI...
En 1945, la Seconde Guerre mondiale est terminée mais le mari de Grace n'est pas revenu du front. Retirée dans une grande demeure victorienne isolée sur l'île de Jersey, elle y élève seule ses deux enfants, Anne et Nicholas, selon des principes très stricts. Ces derniers sont en effet atteints d'un mal étrange, une photosensibilité extrême, et ne peuvent être exposés à la lumière du jour. Lorsqu'un trio de domestiques vient proposer ses services, Grace les engage tous les trois. C'est alors que commencent à se manifester des phénomènes étranges, qui la poussent à penser que le manoir pourrait être hanté.
Présenté en compétition à Cannes mais resté inédit en Suisse (enterré par son distributeur Disney !), Une Vie cachée connait ici, six ans plus tard, sa première projection romande. Il était temps pour un film qui résonne comme un avertissement en ces temps de remontée de l'extrême-droite, à laquelle le destin de Franz Jägerstätter ne peut que faire écho. Vingt ans après les hommes en guerre de La Ligne rouge, Malick raconte un homme seul qui s'oppose à tout ce qui y mène, quitte à le payer de sa vie. Comme à son habitude désormais, le cinéaste fait une large place à la beauté du monde naturel et aux voix intérieures des protagonistes, incarnés pas une quinzaine de grands acteurs européens (d'August Diehl à Bruno Ganz dans un de ses derniers rôles). Il en résulte un film qui paraît s'adresser directement à notre conscience.