Une évocation de Franz Jägerstätter, objecteur de conscience catholique autrichien durant la Seconde Guerre mondiale, reconnu comme martyr et béatifié en 2007 par le Pape Benoît XVI...
Une évocation de Franz Jägerstätter, objecteur de conscience catholique autrichien durant la Seconde Guerre mondiale, reconnu comme martyr et béatifié en 2007 par le Pape Benoît XVI. Dans les années 1930, le jeune paysan de montagne Franz épouse Fani, une fille de son village, et connaît auprès d'elle un amour serein qui produit trois filles. Mais même leur Eden alpestre ne saurait échapper à la montée du nazisme, qui envenime bientôt les relations entre voisins. En 1943, fidèle à ses valeurs, Franz refuse de se soumettre à son ordre de mobilisation. Emprisonné, torturé et jugé pour la forme, il sera reconnu coupable de trahison et exécuté tout en restant un homme libre, porté par sa foi inébranlable et son amour pour les siens.
Présenté en compétition à Cannes mais resté inédit en Suisse (enterré par son distributeur Disney !), Une Vie cachée connait ici, six ans plus tard, sa première projection romande. Il était temps pour un film qui résonne comme un avertissement en ces temps de remontée de l'extrême-droite, à laquelle le destin de Franz Jägerstätter ne peut que faire écho. Vingt ans après les hommes en guerre de La Ligne rouge, Malick raconte un homme seul qui s'oppose à tout ce qui y mène, quitte à le payer de sa vie. Comme à son habitude désormais, le cinéaste fait une large place à la beauté du monde naturel et aux voix intérieures des protagonistes, incarnés pas une quinzaine de grands acteurs européens (d'August Diehl à Bruno Ganz dans un de ses derniers rôles). Il en résulte un film qui paraît s'adresser directement à notre conscience.