Anne-Marie, qui vient de prendre le voile dans une congrégation religieuse dévouée aux femmes emprisonnées, s’évertue à aider Thérèse, l’une d’entre elles, sans grand résultat...
Anne-Marie, qui vient de prendre le voile dans une congrégation religieuse dévouée aux femmes emprisonnées, s’évertue à aider Thérèse, l’une d’entre elles, sans grand résultat.
Cette dernière, une fois libérée, assassine celui qui fut la cause de son incarcération et se réfugie au couvent. Elle crée un trouble de conscience chez Anne-Marie et provoque même son renvoi des ordres…
Les Anges du péché de Robert Bresson, c’est un peu Bresson avant Bresson. Des actrices — et pas des « modèles », des dialogues encore très littéraires, des plongées et contre-plongées, des champs et contre-champs, des panoramiques, des travellings… dans ses films ultérieurs, note Phi-lippe Arnaud, « toute cette rhétorique s’effacera au profit de l’équation fragmentation + mon-tage ». Cependant, d’un point de vue thématique, tout est déjà là ! Le chemin de croix d’Anne-Marie, la jeune postulante, qui par ses audaces et ses provocations ira jusqu’à se faire renvoyer du convent, annonce déjà le parcours christique du curé d’Ambricourt. Enfin, l’échange, âme pour âme, qui conduira à la miraculeuse conversion de Thérèse, la révoltée, et au salut d’Anne-Marie, traverse toute l’œuvre de Bresson, du Journal d’un curé de campagne (1951) à L’Argent (1983).