Un préambule au générique montre la mère de Jeanne d’Arc qui, en 1456, vient lire devant les prélats assemblés à Notre-Dame de Paris une requête pour la révision du procès de sa fille. Puis, retour à Rouen, en 1431, pour le procès...
PRIX SPÉCIAL DU JURY FESTIVAL DE CANNES 1962
Un préambule au générique montre la mère de Jeanne d’Arc qui, en 1456, vient lire devant les prélats assemblés à Notre-Dame de Paris une requête pour la révision du procès de sa fille. Puis, retour à Rouen, en 1431, pour le procès. Devant ses juges partagés, Jeanne fait face avec simplicité en affirmant l’authenticité de sa mission ; les Anglais qui veulent sa perte se livrent à de sourdes pressions. Scènes de prison. Abjuration puis rétractation de Jeanne. Condamnée pour parjure, elle meurt sur le bûcher.
« Films lents où tout le monde galope et gesticule ; films rapides où l’on bouge à peine » déclarait Bresson dans ses Notes sur le cinématographe. S’il l’on retient définitivement quelque chose du formidable Procès de Jeanne d’Arc, c’est la vivacité des échanges entre Jeanne et ses juges – science inégalée des rythmes selon Robert Bresson. Les répliques de Jeanne sont comme des flèches qui touchent en plein coeur : « Croyez-vous à la grâce de Dieu ? – Si je n’y suis, que Dieu m’y mette, et si j’y suis, que Dieu m’y tienne ! » Là où Dreyer filmait les visages, Bresson restitue la vigueur d’une parole grâce à la virtuosité du montage. Aujourd’hui encore, c’est l’étonnante actualité du Procès – une femme seule contre des hommes – qui frappe.