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TROIS FILMS A NE PAS MANQUER CETTE ANNÉE

1.LES MOISSONS DU CIEL de Terrence Malick

Certains films permettent de ne pas trop galvauder le terme de chefs d’œuvre. Les Moissons du ciel est de ceux-là.

Bien sûr, on peut parler de l’histoire, des acteurs, s’extasier sur la photographie exceptionnelle de Nestor Almendros, rappeler également que ce deuxième film de Terence Malik obtint le prix de la mise en scène à Cannes en 1978 mais plus encore, c’est un poème cosmique, cruel, éblouissant, une métaphore subtile de la condition humaine.

Un sommet cinématographique porté par la caméra mystique de Terence Malik et la musique envoûtante d’Ennio Morricone qui reprend le thème cristallin du Carnaval des animaux de Camille Saint-Saëns.

Un film à voir ou revoir, sans oublier le débat qui suivra avec l’éco théologien Michel Maxim Egger.

2.LA FORÊT D’EMERAUDE de John Boorman

La Forêt d’émeraude est sans doute l’un des meilleurs films de John Boorman, avec Délivrance (1972), Excalibur (1981) et le méconnu Zardoz (1974) avec Sean Connery et charlotte Rampling.

La Forêt d’émeraude reprend la trame de plusieurs westerns classiques, à savoir l’enlèvement et l’éducation d’un enfant blanc par une tribu d’indiens, et la quête longue et obstinée de ses parents pour le retrouver. Le réalisateur anglais transpose son « western » dans la forêt amazonienne dont la tranquillité sauvage et millénaire est dérangée par la construction d’un barrage en vue d’une installation portuaire.

Spectaculaire récit d’aventures, rythmé et traversé de scènes inoubliables, La Forêt d’émeraude est également un beau film sur la relation entre un père (Powers Boothe) et son fils (Charley Boorman, le propre fils du réalisateur).
Le débat qui suivra, La forêt amazonienne : paradis perdu ? permettra à Emmanuel Tagnard d’interroger l’anthropologue Jérémy Narby, auteur du best-seller, « Le Serpent cosmique »

Au-delà de son message écologique et humaniste La Forêt d’émeraude entretient des liens thématiques et visuels évidents avec les films précédents de Boorman, notamment Délivrance (la rivière comme lieu de retour à la sauvagerie) et Excalibur.

3. LEAVE NO TRACE de Debra Granik

Will est un vétéran de la guerre d’Irak qui souffre de stress post-traumatique. Avec Tom, sa fille de 13 ans, il campe clandestinement dans une forêt proche de Seattle dans l’Oregon, cherchant à s’isoler et à couper avec la société – celle des hommes et celle de consommation.

Avec une économie du discours, laissant la part belle sans l’idéaliser à une nature grandiose dans laquelle les humains se fondent, Leave No Trace nous emmène dans l’envers du décor, des rebelles et des déshérités du rêve américain. Comment faire face au retour de la guerre, avec pour seule proposition la prise de médicaments ? Où vivre lorsque l’on cherche une alternative au rêve capitaliste ? Et surtout, qu’advient-il des enfants qui grandissent en marge de la société, portant des parents n’arrivant plus à faire face ?

Granik choisit de présenter son récit à travers les yeux de Tom, si jeune et si responsabilisée déjà, sans esquiver la complexité des enjeux présents. Nature ou civilisation, le film montre qu’aucun mode de vie n’est juste ou faux : il y a une myriade de possibles, et chacun doit faire ce choix pour lui-même.